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 noiraude, petit texte pas mal sur la vie des vaches

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babouche
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babouche


Féminin
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Date d'inscription : 04/03/2007

noiraude, petit texte pas mal sur la vie des vaches Empty
MessageSujet: noiraude, petit texte pas mal sur la vie des vaches   noiraude, petit texte pas mal sur la vie des vaches EmptyMer 7 Mar - 22:41

LA NOIRAUDE

“Dis, la Marguerite, tu sais d’où elle vient, cette noiraude ?
- Non. Je ne lui ai pas encore parlé. C’est la dernière venue, c’est à
elle de dire bonjour la première !
- Oh là là ! Tu es bien fière. Je pense le contraire : nous, on est chez
nous, elle, elle ne sait pas où elle arrive. Dis, la Noiraude, tu viens d’où ?
C’est drôle, nous on est plutôt blanche et beige et toi, tu es drôlement
foncée. Comme disent nos patrons, tu es black. Ne le prends pas mal,
mais c’est ce qui est. Tout dans ce monde est diversifié.
- Il faut m’excuser. Je suis fatiguée. Je suis restée dans le camion de
longues heures, sans boire et sans manger.
- Tiens, pourtant, not’ maître est plutôt gentil.
- C’est pas lui qui m’amenée. C’est un autre.
- Comment tu t’appelles ? Moi, vous avez trouvé, c’est Noiraude.
- Moi, c’est Marguerite et ton autre voisine, c’est Nicolette.
- Et le taureau ? Il s’appelle comment ? Qu’est-ce que j’ai eu peur
quand je suis arrivée. J’en avais jamais vu. Il a l’air terrible.
- Lui, c’est Félix. Avec nous, il est gentil (gloussements). T’as pas
encore mis bas, alors ?
- Ho ! si. Mais c’était le véto, comme ils disent, qui nous mettait le
sperme congelé dans le ventre. Si vous saviez la douleur que ça
déclenche ! Une brûlure effroyable. L’horreur. Mais le pire, c’est quand
mon petit naissait. J’avais même pas le temps de le lécher, qu’on me
l’enlevait. Qu’est-ce que j’ai pu pleurer. Mon petit était secoué de
hoquets. Et c’était à chaque fois pareil. J’ai entendu que la femme du
patron avait été aussi inséminée. Mais elle, elle a demandé et son petit,
elle l’a gardé. Elle en a de la chance. Mais est-ce qu’elle sait que son
enfant peut être comme les nôtres, porteurs de carences et sujets à des
maladies nouvelles ?
- Tu en sais des choses, la Noiraude.
- C’est parce que le véto était souvent là. Vous pensez, entre les
inséminations, les hormones, les médicaments car on est toujours
malade, je les entendais discuter, le patron et lui. Donc ils savaient que
nous étions en mauvaise santé et pourtant ils continuaient à nous nourrir
en dépit d’une once de bon sens. Ça m’a toujours étonnée.
- Çe qui m’étonne c’est quand tu dis que même les femmes subissent
l’insémination… Tu es vraiment sûre ?
- C’est parce que vous ne savez pas qu’un homme sur deux est
devenu stérile, à cause des pesticides et produits tirés du pétrole. Ils
disaient qu’il y avait trop d’hormones féminines. Ce n’est pas le cas de
Félix, hein ?
- N’empêche, ma pauvre, tu as bien souffert. Nous, ici, quand on est
prête, c’est la fête. Pour Félix, aussi, je te le dis ! Il est tellement pressé
que notre patron doit l’aider !! Qu’est-ce qu’on rigole !
- Et vous, on vous le laisse votre petit ?
- Nous, on est des vaches pour la viande. Donc, nos veaux têtent
jusqu’à l’automne. Par contre, j’ai entendu le véto parler sur l’élevage
industriel, le petit tête 2 jours, si je me rappelle bien, pour qu’il ait le
coloestrum et puis, il est arraché à sa mère et nourri avec du lait
reconstitué : à 3 mois, il doit peser tant, à 6 mois tant. En élevage
industriel, à l’automne, le taurillon pèse 300 kg. Puis il est mis en
batterie dans des hangars. Il est prêt pour la boucherie en 1 an et demi,
là où il en est nécessaire de 3 en élevage biologique.
- Mais va, on sait bien où ils vont nos petits, quand le patron ne les
garde pas. Direct à l’abattoir.
Quand on est laitière, comme les copines de l’autre côté de l’étable, il
est enlevé quand elles n’ont plus de lait. Elles le voient à chaque traite.
- Comment c’est possible ?
- Vois-tu, les Salers ne donnent leur lait qu’à leurs petits. Pour pouvoir
les traire, il faut que leurs petits commencent à têter. Dès que le veau a
tiré sur les mamelles, il est arraché de force à sa mère. Tu entendras les
pleurs et les plaintes. C’est affreux. Tu comprends bien que si le petit
veau tête sa mère, avec quoi les fermiers fabriqueraient le fromage ?
Même en bio, c’est comme ça. Le profit avant tout. Tu as entendu parler
des OGM, et bien, malgré qu’ils sachent la dangerosité, certains paysans
en cultivent, pour gagner plus d’argent. Et bien sûr, dans les élevages
concentrationnaires, les animaux sont nourris avec. Tu sais, Noiraude,
bientôt, on finira nos jours tranquilles : les hommes seront tellement
malades qu’ils ne nous mangeront plus !
- Élevées en bio, ils pourront continuer de nous massacrer.
- Non. Avec la température qui s’élève, l’eau va se faire rare. Et nous,
les animaux, sommes les plus gros buveurs d’eau.
- Comme la vie est dure. Pourquoi ?
- Parce que les hommes ne savent pas se nourrir sans “la viande”. Et
la viande, pauvre de nous et de nos petits, c’est nous.
- Moi, dans le camion, il y avait des vaches élevées dans des étables
fermées. Tu parles bien, toi, tu dis concentrationnaires. Elles étaient dans
un état épouvantable. Elles ne sortaient jamais. Elles avaient leurs cornes
coupées afin qu’elles ne se blessent pas. Certaines m’ont dit qu’elles
souhaitaient avoir la maladie de la vache folle, afin d’en finir avec leurs
souffrances. Elles sont toujours malades car on leur fait avaler des
tonnes d’hormones et autres médicaments. Elles ont ajouté que leur
patron achetait de la viande bio. Il savait pourquoi vu toutes les
cochonneries qu’il leur faisait avaler. L’herbe broutée dans les prés, on
connaît pas. Que de l’ensilage, des farines au goût atroce.
Ici, vous vivez. Bien sûr, vous savez que la durée de votre vie est
réduite. Mais vous vivez. Vous mangez l’herbe des prés. Vous buvez
quand vous avez soif. Félix vous honore. On vous laisse vos petits, au
moins pendant quelques semaines.
- Marguerite te dira la même chose : notre patron ajoute régulièrement
du Nigari dans l’eau que nous buvons.
- C’est quoi, le Nigari ?
- C’est du chlorure de magnésium qui protège des infections. Tu te
rends compte ! Pour être bien soignées, on est bien soignées. Mais ce
n’est pas par amour. Oh non ! C’est pour que notre viande soit meilleure
et se vende super bien et bien chère. Pour que les fromages, le lait, le
beurre, les yaourts, les desserts puissent obtenir les mentions reconnues
par la bio. C’est tout ! D’amour, point. L’amour ne passe pas par la
tuerie horrible dans les abattoits, pas vrai ?
- Sûr, Nicolette. Pauvres de nous. Quand on aime, on ne rêve que de
câlins, d’être proche de celle ou celui pour qui notre coeur bat. Sûrement
pas de tuer notre amour. J’ai rencontré une belle normande qui avait à
ses côtés une de ses filles, adulte. Si vous aviez pu les voir se lêcher, se
frotter le cou mutuellement. C’était tendre, beau. J’en ai encore les
larmes aux yeux de vous en parler. Je n’ai jamais vécu une chose
pareille. J’en rêve encore presque toutes les nuits.
- Tu as raison, la Noiraude. Il n’y rien de plus beau que l’amour entre
les êtres. Et nous sommes des êtres vivants.
- Bientôt, les repas des humains seront magnifiquement bons,
merveilleux, extraordinaires, flamboyants… tous les jours ce seront des
repas de fêtes.
- Comment ? Comment ?
- Magnifiquement simple : il n’y aura plus de produits animaux dans
les assiettes. Nos amis les humains ne nous considéreront plus comme
un produit. Plus de foie gras, plus de steak, plus de hambourger mais
une assiette regorgeant des couleurs de fruits éclatants que redonnera
l’arbre la saison d’après, des céréales et des légumes Vivants. Que de la
Joie et de l’Amour.

Nicole Kretchmann - Écrivaine, conférencière sur l’alimentation bio,
végétarienne et bien associée (ne pas tout mélanger dans son assiette).
“Au bonheur de bien manger” livret sur l’intégralité de la méthode
hygiéniste à 6,70 ¤. Port offert.
Nicole Kretchmann - 29 Chemin Caldana - 06400 Cannes
nicole.kretchmann@wanadoo.fr - T: 04 92 59 34 39.
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MessageSujet: Re: noiraude, petit texte pas mal sur la vie des vaches   noiraude, petit texte pas mal sur la vie des vaches EmptyVen 16 Mar - 6:04

Magnifiquement simple : il n’y aura plus de produits animaux dans
les assiettes. Nos amis les humains ne nous considéreront plus comme
un produit. Plus de foie gras, plus de steak, plus de hambourger mais
une assiette regorgeant des couleurs de fruits éclatants que redonnera
l’arbre la saison d’après, des céréales et des légumes Vivants. Que de la
Joie et de l’Amour.

j'adore ce passage noiraude, petit texte pas mal sur la vie des vaches 636335 noiraude, petit texte pas mal sur la vie des vaches 636335 noiraude, petit texte pas mal sur la vie des vaches 636335 merci
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